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Passoires énergétiques : 2025, un ultimatum pour les locataires


Passoires énergétiques : 2025, un ultimatum pour les locataires
Neatik.ai
10 janvier 2025

L’échéance de 2025 : un tournant pour le marché locatif français

L’année 2025 s’annonce comme un véritable tournant pour le marché locatif français, en particulier pour les propriétaires de logements énergivores, communément appelés « passoires thermiques ». Cette échéance, fixée par la loi Climat et Résilience, marque le début d’une nouvelle ère dans la gestion immobilière, avec des conséquences importantes tant pour les propriétaires que pour les locataires.

Qu’est-ce qu’une passoire thermique ?

Une passoire thermique est un logement dont la consommation énergétique est excessive. Dans le cadre de la réglementation française, il s’agit des logements classés F et G sur l’échelle du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE). Ces habitations sont caractérisées par :

  • Une isolation thermique insuffisante
  • Des systèmes de chauffage obsolètes ou inefficaces
  • Des déperditions de chaleur importantes
  • Une consommation énergétique élevée

Les enjeux de la loi Climat et Résilience pour 2025

La loi Climat et Résilience, adoptée en 2021, vise à accélérer la transition écologique de la France. Dans le domaine du logement, elle fixe des objectifs ambitieux pour améliorer la performance énergétique du parc immobilier français.

L’interdiction de location des passoires thermiques

À partir du 1er janvier 2025, les logements classés G au DPE ne pourront plus être proposés à la location. Cette mesure drastique vise à inciter les propriétaires à entreprendre des travaux de rénovation énergétique pour améliorer la performance de leurs biens.

Les conséquences pour les propriétaires

Les propriétaires de passoires thermiques se trouvent face à un dilemme :

  • Investir dans des travaux de rénovation énergétique, parfois coûteux
  • Risquer de ne plus pouvoir louer leur bien à partir de 2025
  • Envisager la vente du logement, potentiellement à perte

L’impact sur les locataires

Les locataires ne sont pas épargnés par ces changements. Selon les estimations, près de 140 000 ménages pourraient être contraints de quitter leur logement si les propriétaires ne réalisent pas les travaux nécessaires. Cette situation soulève des inquiétudes quant à :

  • La disponibilité de logements abordables
  • Le risque d’augmentation des loyers après rénovation
  • La difficulté de relogement pour les ménages les plus modestes

Les mesures d’accompagnement et les aides disponibles

Face à ces enjeux, le gouvernement a mis en place diverses mesures d’accompagnement et aides financières pour faciliter la transition énergétique du parc immobilier.

MaPrimeRénov’ : le dispositif phare

MaPrimeRénov’ est l’aide principale proposée par l’État pour financer les travaux de rénovation énergétique. Elle s’adresse aussi bien aux propriétaires occupants qu’aux propriétaires bailleurs. Les montants alloués varient en fonction :

  • Des revenus du foyer
  • Du gain énergétique apporté par les travaux
  • Du type de travaux réalisés

Les autres aides disponibles

En complément de MaPrimeRénov’, d’autres dispositifs peuvent être mobilisés :

  • L’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ)
  • Les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE)
  • Les aides locales proposées par certaines collectivités
  • Les dispositifs spécifiques pour les copropriétés

Les défis à relever pour atteindre les objectifs de 2025

Malgré les aides mises en place, de nombreux défis subsistent pour atteindre les objectifs fixés par la loi Climat et Résilience.

Le manque de main-d’œuvre qualifiée

La rénovation énergétique nécessite des compétences spécifiques, et le secteur fait face à une pénurie de professionnels qualifiés. Cette situation peut entraîner :

  • Des délais d’attente importants pour la réalisation des travaux
  • Une augmentation des coûts due à la rareté de la main-d’œuvre
  • Des risques de malfaçons en cas de recours à des professionnels non qualifiés

Les contraintes techniques et architecturales

Certains bâtiments, notamment dans les centres-villes historiques, présentent des contraintes techniques ou architecturales qui compliquent la mise en œuvre de travaux de rénovation énergétique. Ces difficultés peuvent concerner :

  • L’isolation par l’extérieur, parfois impossible sur des façades classées
  • Le remplacement des fenêtres dans des bâtiments anciens
  • L’installation de systèmes de chauffage performants dans des espaces restreints

Le financement des travaux

Malgré les aides existantes, le reste à charge pour les propriétaires peut rester conséquent, en particulier pour les rénovations globales. Cette situation peut freiner la réalisation des travaux, notamment pour :

  • Les propriétaires aux revenus modestes
  • Les copropriétés confrontées à des difficultés de prise de décision collective
  • Les investisseurs locatifs craignant une rentabilité insuffisante

Perspectives et enjeux pour l’avenir du parc locatif

L’échéance de 2025 n’est qu’une première étape dans la transformation du parc immobilier français. Les années suivantes verront de nouvelles restrictions s’appliquer, avec notamment l’interdiction de location des logements classés F à partir de 2028.

Vers une professionnalisation accrue du secteur locatif ?

Face aux exigences croissantes en matière de performance énergétique, on peut s’attendre à :

  • Une professionnalisation accrue du secteur de la gestion locative
  • Un développement des services d’accompagnement pour les propriétaires
  • Une évolution du marché vers des logements plus qualitatifs et performants

Les enjeux sociaux et économiques

La transition énergétique du parc locatif soulève également des questions sociales et économiques importantes :

  • Comment garantir l’accès au logement pour les ménages modestes ?
  • Quel équilibre trouver entre amélioration du parc et maîtrise des loyers ?
  • Comment accompagner les propriétaires les plus fragiles dans cette transition ?

Conclusion

L’échéance de 2025 pour les passoires thermiques représente un défi majeur pour le marché locatif français. Elle nécessite une mobilisation de tous les acteurs : propriétaires, locataires, professionnels du bâtiment et pouvoirs publics. Si les obstacles sont nombreux, cette transition offre aussi l’opportunité de repenser en profondeur notre rapport au logement et à l’énergie, pour construire un parc immobilier plus durable et plus respectueux de l’environnement.